Dreamologie domestique

Du 11 avril au 20 septembre 2009

Présentation

Par vocation lieu d’inspiration pour les artistes, depuis sa création en 1805-1827, la Garenne Lemot permet de confronter la permanence d’un lieu historique et l’éphémère de l’événement artistique contemporain. Favoriser la rencontre des créateurs avec ce parc paysager historique est l’une des missions de la politique culturelle que le Conseil général de Loire-Atlantique souhaite développer. C’est dans cet esprit que le partenariat avec le Fonds régional d’art contemporain des Pays de la Loire se poursuit : renoué en 2006, il est à nouveau reconduit pour les trois prochaines années, notamment pour la mise en œuvre d’une exposition annuelle.

Cette exposition « Dreamologie domestique » est le quatrième volet du programme d’expositions proposé par le Frac des Pays de la Loire, dans le cadre de ce partenariat établi pour les années 2006 à 2008 et renouvelé cette année, en 2009, pour trois ans également.

Cette année, le contenu et la conception du parcours de l’exposition sont nés d’une réflexion d’Alexandra Midal, chercheur en Histoire et Théorie du Design, professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Toulouse, l’Ensci de Paris et à l’Ecal de Lausanne. Auteur de nombreux ouvrages sur le design et la théorie de l’architecture, elle publie régulièrement dans de nombreuses revues spécialisées et catalogues d’exposition. Commissaire d’exposition indépendante, elle a aujourd’hui réalisé le commissariat de plusieurs expositions à travers l’Europe.

Pour ce commissariat dans la villa néo-classique il lui appartenait de proposer une exposition à partir des collections du Frac des Pays de Loire conservées à Carquefou. Alexandra Midal a donc sélectionné un certain nombre d’oeuvres qui lui paraissaient intéressantes mais surtout, elle a donné un sens inédit à la villa Lemot. Loin d’utiliser ses salles comme simple lieu d’exposition, la commissaire a redonné à ce bâtiment sa fonction première d’habitation, de maison.

Fil conducteur de son parcours, la nouvelle Les Mille rêves de Stellavista de J.G. Ballard, chef de file de la science-fiction britannique, amène le visiteur à « revivre l’idée de bien-être et de confort,... et de faire l’expérience de la transformation possible de son identité et des
comportements par l’environnement ». Cette nouvelle met en scène une maison remplie de nano capteurs. Elle réagit en fonction de l'humeur de ses habitants et conserve même en mémoire le caractère de ses précédents propriétaires. Ainsi Alexandra Midal invite le visiteur à déambuler dans l’espace de la villa Lemot qui se transforme le temps de cette exposition en « un théâtre de l’imaginaire et de la fiction domestique » suivant ses propres mots. La villa « comme doté de facultés mémorielles, semble témoigner des traces qu’y auraient laissées d’hypothétiques locataires ».

L'architecture devient ici un organisme vivant qui possède des caractéristiques humaines. Thème récurent dans les films d’horreur et la littérature fantastique, Alexandra Midal l’applique de manière très originale à un lieu d’exposition par un choix d’oeuvres pertinent. Plus d’une vingtaine d’artistes, de nationalités différentes, ont retenu son attention, pour aborder la thématique des « paysages intérieurs » si chère à Ballard, à travers des média différents tels que la vidéo, la peinture, le dessin, la photographie, la sculpture, etc. C’est donc autour de la notion d’habitation étendue à l’imaginaire que l’exposition « Dreamologie domestique » se déploie au domaine départemental de la Garenne Lemot.